Collectif Pieds au mur
Thermostat 8
Collectif Pieds au mur
2017, HEAR, Strasbourg
Projet créé dans le cadre du festival Avant-Première 2017
Conception, mise en oeuvre et performance
Elsa Chomienne, Maëlle Dubourg,
Emilou Duvauchelle et Adèle Vanhée
Création sonore
Lou Morlier
Avec la participation de
Noémie Dagron et Lucie Dalsace
Photographies © Antoine Lejolivet
Derrière le voile, on sent que ça s’active. Mais qui, pour quoi ? C’est par un franchissement du seuil que le spectateur entre dans un micro-monde ; il lui faut avancer encore pour commencer à comprendre ce qui l’attend au bout du couloir. Le thermostat va monter, les sensations entre espaces-temps se confronter. Chacun a son rôle à jouer dans la fourmilière aseptisée. D’un bout à l’autre du corridor, aller-retour en passant par dehors, chaque spectateur peut choisir de se laisser guider, de participer, et, sans avoir de contrat à signer, de prendre les rennes de sa propre expérience, grain de sable dans une machine bien huilée.
Avec Thermostat 8, nous nous sommes attachées à laisser le choix aux spectateur·rice·s, dans un processus pourtant autoritaire. Nous avons aussi désiré jouer sur le paradoxe entre un accueil dans un univers aseptisé où l’individu·e n’est considéré·e que comme tel·le, et une expérience inhabituelle commune à l’ensemble des individu·e·s participant·e·s, qui par là même deviennent groupe.
L’expérience du groupe est pour nous un point pivot de la déambulation ; ces quinze minutes, passées dans la chaleur en compagnie d’inconnu·e·s, peuvent s’avérer être un moment de découverte de l’autre, ou encore un moment d’étrange malaise.
Les spectateur·rice·s sont confronté·e·s à un rideau transparent. Derrière, on devine des silhouettes en mouvement, et des bruits aussi.
Les visiteur·euse·s écartent le rideau pour se retouver devant un long couloir sombre. Une voix énumère des consignes de sécurité.
Plusieurs femmes nettoient continuellement l'espace du couloir. Le sol est toujours mouillé. On entend des bruits d'eau.
Une puissante odeur de chlore nous prend aux narrines tandis que l'on entre dans le couloir. Au bout, plusieurs personnes sont réunies.
Une femme propose aux visiteur·euse·s de participer à une expérience inédite.
Si iels répondent "OUI", les visiteur·euse·s sont invité·e·s à monter une volée de marches et à se déchausser.
En haut des marches, une autre femme demande aux visiteur·euse·s d'entrer dans des toilettes, devenus vestiaires.
En haut des marches, une autre femme demande aux visiteur·euse·s d'entrer dans des toilettes, devenus vestiaires.
Les visiteur·euse·s sont invités à se désabiller entièrement, et à se vêtir d'un peignoir blanc qui leur est remis à leur entrée dans le vestiaire.
Les visiteur·euse·s peuvent laisser tous leurs habits et autres biens dans des casiers prévus à cet effet. Toutes leurs affaires s'y mêlent.
Quand un·e visiteur·euse est prêt·e, cette personne attend en haut des marches en peignoir, exposé·e à la vue des nouveaux·elles arrivant·e·s.
Une fois un groupe de huit personnes constitué, une porte fermée est poussée : elle donne sur l'extérieur. Le groupe sort, guidé.
Dans le jardin, devant le chemin menant au bâtiment, a été installée une cabane, un sauna. Le groupe y entre.
On annonce aux personnes qu'elles vont rester dans cet espace chaud et confiné pendant 15 minutes. La porte du sauna est refermée.
Une fois dans le sauna, on peut choisir d'éclairer l'extérieur, ou bien l'intérieur. On peut ainsi voir ou être vu·e, selon notre convenance.
Un rideau peut également être ouvert ou fermé, en fonction des envies de chacun·e, et des désirs d'intimité.
La porte du sauna est sans cesse gardée par une membre de l'équipe de Thermostat 8.
Les interactions sont très fréquentes avec les visiteur·euse·s empruntant le chemin d'accès à la HEAR.
Au bout de 15 minutes, le groupe est invité à sortir. Sur son trajet du retour, il croise le groupe suivant, également en peignoirs.
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